Belle démarche dont nous faisions écho en début de semaine (cf notre news du 21 janvier 2019), nous avons voulu en savoir un peu plus sur le projet Esca’Padd dont SUPjournal.com est partenaire cette saison. Rencontre avec Yann Vacher qui, avec ses acolytes, associe de manière esthétique escalade et stand up paddle…
SUPJournal.com : Comment est venue l'idée de découvrir de nouvelles voies en escalade en utilisant le support stand en paddle ?
Yann Vacher : De façon assez simple, la voie d’escalade que nous grimpons dans le 1er épisode (Symphonie d’automne) est un itinéraire qui nécessite de réaliser une traversée au-dessus de l’eau pour accéder au départ, beaucoup de grimpeurs y ont d’ailleurs trempé ou perdu du matériel et l’eau glacée constitue une vraie motivation pour ne pas tomber ! C’est une voie à laquelle on accède en hiver en traversant le lac gelé. Dans notre tête, l’idée a alors germé de réaliser le passage en paddle pour atteindre le pied de la face, juste après le dégel, qui a été d’ailleurs très tardif en ce printemps 2018 comme en atteste la neige encore présente le 30 juin. Très vite, nous avons imaginé pouvoir reproduire l’aventure et d’autres falaises "pieds dans l’eau" nous sont venues à l’esprit. Il faut dire que ces lieux sont en général assez magiques et l’union de la roche et de l’eau procure des esthétiques parfois saisissantes. Les reflets, les lumières s’y développent et évoluent et comme nos réalisations sont assez longues, le jeu du soleil amplifie ces ambiances. La musique originale qui a été composée pour la série s’appelle d’ailleurs "Una linea trà a rocca è l’acqua", en français "Une ligne entre le rocher et l’eau".
SUPJ : Comment est née l'équipe d'Esca'Padd et quel est son objectif ?
YV : C’est une belle histoire. Avec Antoine Troussel c’est assez simple, il est arrivé en Corse au PGHM il y a presque 2 ans et on s’est rencontré car nos enfants faisaient du sport ensemble. Rapidement, on a compris que nous partagions la même passion pour la mer et la montagne. On a commencé à grimper ensemble et c’est donc naturellement que nous avons eu ensemble l’idée du projet lors d’une discussion sur les conditions d’enneigement dans la vallée de la Restonica. Pour Lander Deldime, c’est différent. On s’est rencontré au pic sur une vague en Polynésie. Une grosse session durant laquelle il avait cassé son leash alors qu’il y avait beaucoup de courant et que nous n’étions que 2 au line up… Grosse ambiance, le genre de situation qui crée des liens ! Lorsque le projet est né, je l’ai immédiatement contacté car il réalise de superbes films avec sa société LD Aerial productions.
SUPJ : Quels sont vos projets et les prochaines destinations vers lesquelles vous souhaitez vous tourner ?
YV : D’abord, il faut dire que l’on fait ça pour le plaisir. Plaisir de faire mais aussi de partager la beauté des paysages que l’on parcourt. Les 2 prochains épisodes seront tournés en Corse puis sur le continent pour la suite, mais on n’en dit pas plus pour l’instant… La Sardaigne fait aussi partie de notre liste car c’est une destination propice tant le littoral offre de face rocheuse, on ne te cache pas non plus que l’on a aussi des idées qui nous conduiraient plus loin, mais pour cela, il faudrait trouver des financements… Pour l’instant, des équipementiers nous rejoignent dans l’aventure en nous fournissant du matériel pour les prochains tournages.
Pour en savoir plus sur Esca’Padd : www.youtube.com/channel/UC1sOJgjPlEUPN8iIIkX00Nw
Source : Yann Vacher/Esca’Padd
Photos : LD Aerial Productions