Alex Grégoire, l’interview

22/10/2010

Les 2 et 3 octobre derniers, le varois Alexandre Grégoire, en compagnie de David Latastère, Benoît Cail et Charles Deleau, défiait les gorges du Verdon avec un nouveau type de challenge en SUP, descendre le plus rapidement possible les 20 kilomètres de parcours en rivière ponctué d’obstacles en tout genre, le tout saupoudré de solides rapides. Quelques jours plus tard, il revient avec SUPJournal.com sur cette aventure sportive inédite qui devrait en amener d’autres dans le futur…

 

SUPJournal.com : Ce récent projet Outside The System que tu as réalisé début octobre n'était pas tout à fait une première pour toi puisque tu avais déjà fait cette descente seul en 2008... Qu'est-ce qui t'a donné envie de recommencer mais cette fois à plusieurs SUPers ?
Alexandre Grégoire : Ma première descente était un défi. J'aime donner à ma vie le sens des défis plutôt fous et/ou infaisables et d'essayer de les rendre possibles. C'est comme ça dans tout... Surtout quand on me dit dès le départ que ça ne va pas être possible ou que l'on ne croit pas que je vais réussir à le faire. Ca me motive encore plus !!! A l'issue de la réussite de cette descente en 2008, je me suis penché sur le projet de monter un évènement de type course dans la rivière et de la descendre avec des potes professionnels. La date devait être en 2009 mais une perte tragique dans le monde du kayak la semaine précédent l'évènement a fait reculer le projet jusqu'à cette année. Le but était de tester d'abord à 4 riders cette descente ainsi que de faire un chrono qui donnera d'emblée en 2011 le temps à battre. Et puis on sait maintenant comment faire évoluer des poules de 4 SUPers, la sécurité qui faut, les passages chauds...

 

SUPJ : La rivière est comme la mer un environnement hostile où l'accident peut vite arriver, quelles sont les mesures de sécurité à prendre pour ce type d'évènement ?
AG : La rivière en SUP est encore plus dangereuse selon moi qu'en kayak… Les obstacles nous arrêtent net et on tombe de notre hauteur sur les rochers. Ensuite, beaucoup de passage sont entourés de siphons, de marmites... C'est pour ça que lors de mon premier défi, j'avais pris une veste Daynesse de cross et qu'en 2010 je l'ai remise pour la course en plus d’une veste d'impact. L’'an prochain des gilets de flottaisons seront obligatoires. Un évènement comme ça demande d'être entouré par de guides en kayak et a terre. Les guides en kayak sont nos yeux, ils sont à nos côtés pour être directement là en cas de pépin alors que les guides à terre sont placés dans les passages les plus chauds avec des palmes et des cordes au cas où…

 

SUPJ : Comment résumerais-tu ces deux journées en quelques lignes ?
AG : Éprouvantes au niveau physique comme sensation. La course dans ce type de conditions est génial, tu ne sais pas ce qui va se passer. C'est comme le downwind à Hawaii que j'ai fait durant été, si tu prends le bon train de houle tu déboites, si tu le rates, tu restes scotché… Là, ce sont les obstacles qui créent le suspense car le courant est constant et même lors d'une chute, tu ne perds pas finalement beaucoup de distance… Les décharges en adrénaline lors de certains passages sont aussi importantes que lorsque l'on doit chopper une grosse vague à la rame et que tu sais que si tu chutes il y a le corail... Et puis 20 kilomètres de descente en 1h10, ça va vite quand même avec des planches Naish Mana 10’0’’ de série !

 

WJ : Quels enseignements tires-tu de ces deux journées sur ce type de challenge, si c'était à refaire, que changerais-tu ?
AG : Je ne changerai rien, cette première édition était une réussite mais je vais améliorer encore la qualité de sécurité pour les riders engagés sur l'évènement l'an prochain.

 

WJ : Peut-on s'attendre à voir ce type d'évènement en SUP se développer, notamment avec la présence de Red Bull qui était partenaire de cette opération ?
AG : Je vais pour 2011 préparer deux à trois dates en rivière avec du courant avec des partenaires. Il y a une vois que je vais essayer d'ouvrir, ce sera la Socca en Slovénie, il y en a une autre en France et la finale se fera dans les gorges du Verdon. Pour mes partenaires, je ne donnerai pas des informations que lorsqu'elles seront officielles ! Mais la bonne nouvelle est que Red Bull est très content de la prestation que l’on a pu leur offrir !

 

 Photos : Stéphanie Lang 

tags: interview Alexandre Grégoire Outside The System Gorges du Verdon David Latastère Benoît Cail Charles Deleau Red Bull Stéphanie Lang

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