Charliboy, l’interview

28/01/2011

Nordiste et dunkerquois de cœur, Charles Vandemeulebroucke alias Charliboy était l’un des rares français présents à Hawaii en décembre dernier lors de la finale du Stand Up World Tour… Le choc des cultures n’est pourtant pas si étonnant puisqu’il a pris l’habitude tous les ans de faire son pèlerinage à La Mecque hawaiienne. Pour SUPJournal.com, il nous fait part de son expérience sur place et surtout nous parle du SUP, son autre grande passion avec le windsurf !

 

SUPJournal.com : Tu es un windsurfer "de formation", quand et comment as-tu découvert la pratique du SUP ?
Charles Vandemeulebroucke : C’était lors de mon premier voyage à Maui pendant l'hiver 2007/2008. Mon pote Cyril Coste était bien en place là-bas. Il suivait depuis peu le mouvement du SUP qui commençait à être vraiment présent à Hawaii où on est toujours un peu en avance sur le reste du monde. C'est donc super de pouvoir continuer l'aventure avec Lokahi... Pour être honnête, la première fois qu'il m'en a parlé, je ne voyais pas vraiment tout le potentiel "surf" de l'engin. Je n'étais pas spécialement un bon surfeur et à l'époque les planches ne faisaient pas moins de 10’5’’ donc à part pour les mini vagues et le lagon, je ne voyais rien de radical et je n'avais pas du tout une approche race. C'était mon premier trip hawaiien et je ne pensais qu'à aller faire du windsurf à Hookipa !!! Dès que j'ai pu aller dans au reef en SUP prendre des vagues, j'ai vite changé d'avis... Le rendement est incroyable, j'ai dû prendre plus de vagues lors de ma première session de SUP que je n'en avais jamais prise en surf dans toute ma vie. Ensuite le matériel a évolué et les possibilités en surf sont devenues infinies.

 

SUPJ : Passer des eaux de la Mer du Nord à Dunkerque aux swells du Pacifique à Maui, cela doit faire bizarre au début ?
CV : Je rêvais d'aller à Maui depuis que j'avais mis un pied sur une planche. Quand tu vis à Dunkerque et que tu rêves de grosses vagues et de soleil, les hivers peuvent être durs et longs. A force, tu te forges un caractère et une motivation. C'est que j'ai pu trouver de commun chez tous les nordistes, une énorme envie d'être sur l'eau le plus longtemps possible, nous avons été trop frustrés trop longtemps !!! Donc quand je suis descendu de l'avion pour la première fois à Kahului, c'était comme si une grosse soupape dans ma tête venait de sauter. Ca représentait beaucoup plus pour moi qu'un simple voyage. Je terminais mes études et je n'avais pas pu m'offrir le voyage avant, symboliquement je m'étais longtemps accroché à ça pour tenir le coup. Tu fais des choix dans la vie, des fois c'est un peu dur mais après tellement bon de récolter ce que tu as semé quand ça se passe bien... Donc, bizarre, non ? Mais ça demande pas mal d'adaptations et de mise en route. La lecture des vagues, le placement et toute la technique de surf, que ce soit en windsurf ou en SUP, j'ai du tout prendre à zéro. Ça casse pas mal de matos et tu es souvent sous l'eau au début mais petit à petit si tu t'accroches tu commences à prendre tes aises. Et t'es accro !!!

 

SUPJ : Comment de ton point de vue se développe la pratique du SUP à Hawaii après le séjour de quelques semaines que tu as eu la chance de faire ?
CV : Chaque année, c'est toujours un vrai plaisir de retourner à Maui. C'est certainement là où tu te sens le plus à ta place. La communauté surf et SUP est importante et tu ne passes pas pour un extraterrestre. Le SUP se démocratise à fond là-bas, il y a une planche de SUP dans toutes les bennes de pick-up ou presque et le plus souvent ce ne sont pas forcément des Lairds ou autre "super athlètes", mais plutôt des femmes ou des hommes d'âge "respectable". C'est sûr qu'il y a de plus en plus de riders pur surf, surtout sur le north shore, mais dès que tu bouges un peu, tu vois surtout Mr. tout le monde qui glisse sur l'eau entre potes ou en famille. C'est top. Beaucoup de personnes avouent s'être remis à l'eau grâce au SUP. Plus accessible et plus ludique, pas violent et bon pour la condition physique, c'est une bonne bouffée d'air pour tous ceux qui avaient du mal à s'y retrouver avec le surf pur. La pratique du downwind est de plus en plus pratiquée aussi. A Maui, le parcours "typique" fait passer les SUPers au large d'Hookipa les jours d’alizé et cette année j'en ai vu plus que d'habitude... Pour ce qui est des spots de surf comme Hookipa ou Honolua, ils restent exclusivement réservé aux surfers, mais les outsides reefs et certains break entre deux sont la chasse gardée des SUPers, vu la distance avec la plage, c'est bien, ça évite les accrochages et accidents. Tout le monde peut s'en mettre plein les ailerons.

 

SUPJ : Tu as également participé aux trials de la dernière étape du Stand Up World Tour sur l'île de Big Island... Peux-tu nous parler de l'ambiance, du niveau général et du sacre de Kai Lenny ?
CV : Big Island était une super expérience, tu passes 10 jours avec les meilleurs et j'ai pu voir toutes les dernières tendances au niveau des planches et des moves. L'ambiance est super sympa, tout le monde ne se connaît pas encore forcément bien mais on sent une bonne énergie de la part des riders et des organisateurs. Le sport démarre et tout le monde est excité par rapport à toutes les nouveautés qui apparaissent régulièrement. Chaque heat est une occasion de voir quelques chose d'original. D'après les témoins, le niveau a très fortement augmenté depuis la première épreuve à Sunset en début de saison même si les conditions n'étaient pas comparables. La meute est plus homogène, malgré de grosses différences de gabarit pour certains, on sent qu'on tend vers la même chose, travailler la vague au maximum dans sa partie la plus radicale. Pour ce qui est de Kai Lenny, on n’a pas fini d'entendre parler de lui. Il a vraiment un niveau technique impressionnant. Ils ne sont que très peu à pouvoir prétendre le défier, peut être Leco Salazar, Peyo Lizarazu ou Antoine Delpero qui sont, pour moi, les trois seuls à son niveau. Ce qui m'a marqué, c'est surtout la maturité qu'il a prise depuis 1 an. Il gère sa carrière seul maintenant et son calme dans les moments de grosse pression m'ont vraiment impressionné. Son père me confiait qu'il prévoyait de laisser Kai voler de ses propres ailes pour la saison prochaine et il allait pouvoir retourner à une vie "normale" sauf exception...

 

SUPJ : Tu es rentré il y a maintenant quelques semaines en France, quel est ton programme SUP pour cette année 2011 ?
CV : J'ai pris la tempête de neige et les grèves en rentrant ... Vive la France !!! Il est possible que ce soit la dernière fois que je rentre !!! Plus sérieusement, cette année je vais continuer le windsurf et le SUP. Je participerai à l'épreuve du Stand Up World Tour à La Torche puis dans la foulée si ça se passe bien j'irai à Tahiti pour la suivante et j'espère pouvoir finir à Big Island en décembre. A part ça, je ferai quelques étapes de la coupe de France tant que possible selon mes dispos, mais je me pencherai surtout sur des trips et des tournées promo avec Lokahi. Un trip ou contest par mois si tout va bien. J'essaie au mieux de mêler ça avec le windsurf, pour l'instant les dates collent bien... Il y a toujours une part d'imprévus, de changements de dates ou d'histoires d'argent en général donc je vais surtout essayer de rider au maximum et de profiter avec mes potes des meilleures sessions...

 

Photos : Mauiwatershoot.com

tags: interview Charles Vandemeulebroucke Charliboy

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