Downwind de l'étang de Berre

16/03/2015

Nous vous en parlions la semaine dernière à l’occasion de la sortie de notre nouvelle version, SUPjournal.com introduit également une ligne éditoriale inédite en cette 5ème année anniversaire, une nouvelle ligne éditoriale qui débute avec le « Downwind du mois », l’idée étant d’aller à la découverte d’un des parcours downwind de l’hexagone avec l’un des experts des lieux.Figure du SUP dans le Sud de la France, beau-père d’un certain Pierre Nau (que l’on peut d’ailleurs croiser parfois sur ce parcours !), c’est David Tourenc qui ouvre les hostilités avec le downwind de l’étang de Berre !

 

Fiche signalétique
Situation :
L’étang de Berre, créé par la remontée des eaux lors des dernières glaciations, cette petite mer intérieure se compose actuellement de 3 sous-ensembles, l'étang principal se complète de l'étang de Vaïne à l'est et de l'étang de Bolmon au sud-est. C'est un vaste plan d'eau saumâtre de 15 500 hectares, soit 900 millions de mètres cubes de liquide (20 kilomètres de long, 16,5 kilomètres de large au maximum et 6 mètres de profondeur maximale). L’étang de Berre jouit d’une mauvaise réputation de pollution et de forte industrialisation, mais pour ceux qui prennent le temps de le découvrir, il offre de très belles surprises pour de belles ballades. Pour moi, c’est l’un des meilleurs downwinds de Méditerranée qui peut être très musclé.
Nom du spot : Downwind de l’étang de Berre
Lieu : Bouche du Rhône - Provence Alpes Côtes d’Azur
Type de pratique : Downwind
Niveau requis : De débutant en downwind à l’expert, il suffit de choisir les conditions adaptées à son niveau technique et physique.
Matériel : Idéalement une planche de race 12’’6’ ou 14’ typée All Water ou polyvalente, il existe aussi des planches directement typées downwind. On peut le faire aussi avec une allround ou un gonflable de plus de 10’.
Matériel de sécurité : Avec le changement de législation, on peut s’aventurer sur ce type de parcours en toute légalité. Toutefois, il est indispensable d’avoir avec soi le matériel réglementaire : Leash, combi ou gilet, feux etc. … à cela, il convient de rajouter boisson, barres de céréales ou énergétique, casquette/bob, lunettes de soleil et crème solaire. Pour l’été, combi 4/3 en revanche gants, bonnet et chaussons pour l’hiver (l’étang est vraiment froid et après plusieurs chutes on les apprécie). Je pars souvent avec des chaussons quand je ne connais pas un downwind car je ne sais pas où je vais être amené à sortir de l’eau en cas de problème. Pour le Jaï, la plage est jonché de coquilles de moules et autres (signe de la bonne qualité de l’eau) coupant pour les pieds tendres.
Rappel : Par fort vent, votre planche peut s’envoler et vous passer par-dessus en cas de chute. Toujours en cas de chute ou de pose, ne lâchez pas votre pagaie. Elle peut s’envoler vite et loin. Pour les débutants, vous pouvez avoir recours à un leash de pagaie attaché à votre taille et à la pagaie sans être serré afin qu’il puisse glisser le long du manche sans sortir par la poignée.
Meilleures orientations de vent : Vent de secteur Nord, de plein Nord à Nord-Ouest, (Nord-Est très rare)
Meilleures périodes : D’avril/mai à septembre/octobre. Juillet/août : parfait pour s’y essayer une première fois. Attention, les mois d’hiver, parfaits pour les gros coups de Mistral sont réservés aux experts car l’étang est très froid, entre 5 et7° et n’autorise pas l’improvisation.
Durée : Environ 2 heures de descente, compter 2h30 pour des débutants à 1h30 pour les meilleurs. Compter 5 bonnes heures, du moment où vous laissez une voiture en bas et que vous récupériez celle laissée en haut. Il est possible de réduire ce temps si vous trouvez un gentil chauffeur qui vous dépose en haut.
Distances : 19,3 km de St Chamas, 17,5 km d’Istres (pointe Monteau)
Accès : 2 départs sont possibles : St Chamas ou Istres. Le départ de St Chamas est une option possible quand  le vent est vraiment plein Nord, il offre un parcours un peu plus long de 19,3 km. Il se fait depuis le petit vieux port ou de dessus la poudrerie. Son principal inconvenant, il augmente significativement le temps logistique. Le départ d’Istres est celui que j’utilise le plus fréquemment, car il a de nombreux avantages, polyvalent par rapport aux différentes orientations de vent Nord, Nord-Ouest, confort de mise à l’eau à l’abri du vent, temps de logistique réduit par rapport à St Chamas et offre aussi des plans « B » pour des downwinds plus petits ou plus softs. Il se fait depuis un parking de terre sur la D16 (d’Istres au Sud Est de Miramas, également appelé Route de l’Au-Delà) juste avant le camping des Cigales. Mise à l’eau directement en descendant les rochers à côté des roseaux (Attention, il y a toujours des imbéciles pour y avoir jeté des bouteilles en verre).
Points d’arrivée : Plage du Jaï, Côté la Mède. Sur l’autoroute A55 entre Martigues et Marseille, prendre la sortie La Mède direction Châteauneuf-les-Martigues sur la N568, laissez le Mc Donalds et Carrefour sur sa droite, au premier rond-point, prendre direction Plage du Jaï. Garez-vous au parking sur votre droite au pied du pont qui enjambe le canal.
La descente : On peut partir directement de la mise à l’eau. L’idéal est de remonter vers la pointe Monteau en longeant la plage, ce qui permet d’aller chercher le vent. Pour les plus courageux, on peut remonter 50 mètres de plus face au vent après la pointe vers une plagette. Dès le départ, glissez sur la gauche vers une petite bouée cylindrique rouge, elle vous positionnera dans le lit du vent et vous mettra sur le bon cap. Au départ, les vagues vous poussent vers la droite, vers Varage et Massane. Ensuite au cours de la descente, vous avez deux balises jaunes, la première à environ 8 km, passez-y à proximité. Selon la force du vent, les vagues serrées de 60 cm du début s’espacent et se creusent jusqu’à dépasser largement le mètre cinquante (pour ne pas dire plus sous peine de se faire taxer de Marseillais !) et pour ceux qui savent garder le rythme : la possibilité de s’offrir de jolis enchainements de bumps. Au fur à mesure que l’on descend, des amers apparaissent et vous permettent de vous diriger. Au ras de l’eau, le plus facilement repérable à gauche : le centre équestre du Jaï avec son toit qui forme un rectangle gris argenté, visez à sa droite. De l’autre côté à droite, les rochers des Trois Frères, avec au-dessus, la fin de la raffinerie Total de la Mède, visez à sa gauche. Au milieu de ces 2 repères, le pont où vous avez laissé une voiture, peut, de loin, ressembler à un vieux combiné de téléphone avec deux triangles blancs qui encadrent un petit rectangle noir sous le tablier blanc : visez droit dessus. Proche du pont, on peut identifier 2 bâtiments blancs : un hangar et un peu plus haut le Carrefour la Mède, visez légèrement à gauche. Au niveau de la ligne de crête de la chaîne de l’Estaque, vous pouvez repérer le creux du passage de la voie rapide de Carry et les pilonnes électriques de la ligne haute tension l’arrivée doit être sous le 4 ou 5ème. Si au début, il faut glisser à gauche, sur le dernier quart, le vent et un petit clapot peut prendre de l’ouest du fait du relief au niveau de Martigues et vous obliger du coup à veiller à votre droite. L’atterrissage se fait donc au niveau du pont sur la plage à proximité d’une mise à l’eau. Attention aux petites digues perpendiculaires à la plage mise là pour lutter contre l’érosion. Si vous le faite par vent très fort, la sortie de l’eau peut être chaude jusqu’au parking.
Dangers particuliers : Une fois parti, on est rapidement au milieu de l’étang et selon la force du vent, on va au bout ! Pas d’autres portes de sortie. Il y a des petits pétroliers qui naviguent entre la raffinerie de Berre et Martigues. La digue de 5 km entre le pont du Jaï et Martigues, il y a une échappatoire au niveau d’île des 3 Frères : l’entrée du port de la Mède, attention on ne la voit que d’assez près, cherchez le feu vert d’entrée de port. Attention à la température de l’eau en hiver.
Plan B : Deux solutions alternatives aux départs d’Istres. La première courte, vers Varage et Massane. La seconde plus longue, jusqu’à Martigues  en longeant la côte avec un stop au port ou plus haut au club de voile, vous y aurez moins de vent et de plus petits bumps, attention sur la fin après le club de voile, comme la côte rentre, le vent vous pousse un peu vers le large.

 

SUPJ : Quand et comment as-tu découvert le spot ?
David Tourenc : Je navigue sur l’étang et plus au Jaï en windsurf depuis près de 30 ans. J’avais toujours rêvé de me faire la descente de l’étang en planche en enchainant les bords de grand largue full speed, mais l’occasion ne s’est jamais présentée et je n’avais pas réussi à arrêter le choix du matos pour faire face aux sautes de vent, le matériel n’était pas aussi performant que maintenant. Alors quand j’ai découvert le SUP en 2007 et la race par la suite, le sujet est vite revenu à l’ordre du jour … Aujourd’hui, quand le vent souffle à se faire arracher en 4.2 m² et que la mer est plate, plus de doute c’est downwind.

 

SUPJ : Quels conseils donnerais-tu à une personne qui viendrait sur le spot pour la 1ère fois ?
David Tourenc : Bien lire les conseils donnés plus haut dans l’article. Rester prudent et ne pas faire les Zorro, car même si l’on ne court pas le risque de finir en Afrique, l’étang de Berre est grand, pas très fréquenté et on est seul. Ne pas partir seul comme il m’arrive de le faire. Idéalement, le faire avec une personne qui connait le coin à défaut de le faire avec une personne qui l’a déjà fait. A ce jour, j’ai emmené une vingtaine de personnes. Je sais que 3 personnes l’ont fait comme ça et ça été un peu « chaud ». Le faire une première fois dans des conditions faciles, histoire de prendre ses marques, car quand on part, on ne voit pas l’arrivée, l’on la devine. Ne pas laisser de choses de valeurs en évidence dans vos véhicules, car dans les 2 cas les parkings sont isolés. Pensez à laisser des rechanges complets en bas, suffisamment de sangles pour rattacher les boards, un tournevis pour démonter les ailerons, personnellement je joue avec 2 housses et les clefs !!!

 

SUPJ : Quelles sont les meilleures conditions requises pour que le spot fonctionne parfaitement ?
David Tournec : Vent de secteur Nord/Nord-Ouest, 30 nœuds et plus… Après le faire en short avec des amis, histoire de finir avec la grosse banane…

 

Source : David Tourenc
Photos : David Tourenc

tags: downwind du mois étang de Berre David Tourenc

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