Eric Terrien, l\'interview

22/07/2011

En compagnie de Gaétan Séné, Eric Terrien sera l’un des rares français à participer à la Molokai2Oahu dans l’archipel des îles Hawaii le 31 juillet prochain, l’épreuve de downwind la plus prestigieuse au monde mais aussi la plus difficile. A un peu plus d’une semaine d’une expérience sportive et humaine unique, nous avons voulu en savoir plus sur sa préparation et son état d’esprit…

 

SUPJournal.com Qu'est-ce qui t'a décidé à participer le 31 juillet prochain à la Molokai2Oahu, une course très exigeante de 32 milles nautiques?
Eric Terrien : La Molokai2Oahu est sans aucun doute la course la plus dure du monde, non seulement pour la distance mais également pour les conditions de vent, de courant et de houle qui sont présentes sur le parcours. C’est l’envie du défi et la soif d’expérience qui poussent à y participer. J'avais déjà voulu y participer en 2010 mais je n'avais pas réussi à réunir tous les éléments nécessaires et en plus, de toute manière, j'avais raté les délais d'inscriptions. Cette année à l'origine, nous voulions y aller Robert Etienne de Nidecker, Abel Cathelineau et moi car en effet en 2011 nous fêtons respectivement nos 50, 40 et 30 ans, ça aurait été une belle manière se marquer le coup ! Malheureusement les emplois du temps de Robert et d’Abel n'étaient vraiment pas compatibles avec la préparation et la participation à la course, j'y vais donc tout seul bien que nous restions fortement impliqués tous les 3 dans cette aventure.

 

SUPJ : C'est une épreuve qui demande beaucoup de préparation en amont, qu'est-ce que cela représente en terme de logistique, d’entrainement physique et de coût financier ?
ET : En terme de logistique, c'est extrêmement difficile à organiser depuis l'Europe sans avoir les bons contacts. Il faut trouver une solution pour avoir une planche sur place, c'est à dire ou bien la transporter ou bien la faire construire à Hawaii, il faut un bateau suiveur et son capitaine, il faut pouvoir se loger à Molokai puis à Oahu et tout ça en plus de la logistique "habituelle" d'une course de longue distance. J'ai la chance d'avoir été en contact avec Ekolu Kalama depuis le début et il m'a vraiment aidé dans toute cette préparation, au final c'est son père qui sera le capitaine du bateau d’escorte et Ekolu me coachera pendant mon séjour et sur la course. Il est en train de s'investir dans le coaching et il n'y a aucun doute que cette collaboration sera positive pour nous deux. Fernando Labad de l’IOSUP a également été d'une grande aide, lui-même a participé à cette course en SUP en 2009 et 2010. Au niveau de l'entrainement physique de mon côté, je suis rentré a Fuerteventura début juillet après deux mois de contests pour reprendre l'entrainement avec mon préparateur physique Braulio et faire quelques beaux downwinds, de quoi me mettre au rythme des conditions hawaiiennes. Au niveau du coût financier enfin, il est assez énorme, c’est beaucoup plus que pour participer à une Battle of the Paddle en raison de toute cette logistique, je n'ai réussi à réunir cette somme que grâce à l'aide de Robert Etienne et de sa famille et notamment son père Donald dont l'anniversaire sera le jour de la course, sa mère Béatrice ainsi que l'aide de toute ma famille. Je tiens aussi à remercier tous mes amis qui m'ont soutenu moralement pour faire avancer ce projet et mes sponsors, Nidecker, Kialoa, FCS et Rip Curl.

 

SUPJ : Avec quel matériel as-tu prévu de réaliser cette course ?
ET : Un peu comme tout le monde sur cette épreuve, j'aurai une 17' avec safran…

 

SUPJ : Ramer pendant 5 heures en plein milieu de l'Océan Pacifique, c'est quelque chose de nouveau pour toi qui t'illustre habituellement sur des courses plus courtes ?
ET : Je pensais pourtant avoir déjà prouvé que ce n'est pas parce que j'aime bien tourner des bouées que je ne tiens pas la distance ! Plus sérieusement, c'est vrai que j'oriente ma préparation physique pour des courses entre 1h et 1h30 type Battle of the Paddle, et c'est clair aussi que de me retrouver au milieu du Kaiwi channel ça va me faire bizarre, je suis habitué à ramer dans des conditions de vent et de mer fortes, mais pour cette course je m'attends au pire...

 

SUPJ : Dans quel état d'esprit vas-tu t'élancer, pour participer à l'aventure d'abord ou avec le secret espoir de faire un résultat en terre hawaiienne ?
ET : Comme je l'ai dit précédemment, je ne suis que la partie immergée de l'iceberg mais en dessous il y a un grand nombre de personnes qui se sont investies de différentes manières pour faire de ce rêve une réalité. Nous savons tous que pour une première de ce genre il est inutile de viser trop haut. L'objectif est donc d'y aller et de faire la traversée en me donnant au maximum. S'il y a un bon résultat tant mieux, mais quelle que soit ma place à l'arrivée, il n'y aura ni échec ni contre-performance, simplement une motivation pour s'améliorer.

 

Photos : Alexis Rodriguez - Christophe Bonte - Terrien - Nidecker - Romain Stamfli

tags: interview Eric Terrien Molokai2Oahu

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