Je passe au SUP !

01/04/2010

Alors que nous interviewions Antoine Albeau pour son nouveau titre de champion du monde de Formula Windsurfing remporté la semaine dernière en Argentine, c’est une annonce étonnante que nous a faite le windsurfer français le plus titré de l’histoire du sport en annonçant son arrêt de la compétition pour se consacrer à 100% au SUP ! Interview exclusive…

SUPJournal.com : Nous souhaitions t’interviewer sur tes résultats en windsurf pour Windsurfjournal.com et c’est finalement dans les colonnes de SUPJournal.com que tu es à l’honneur en annonçant que tu passes à 100% au SUP ! Qu’en est-il exactement ?
Antoine Albeau : Comme beaucoup le savent, cela fait un moment que je m’intéresse au SUP et que je pratique ce sport. C’est un super complément au windsurf les jours sans vent mais petit à petit, je dois avouer que je me suis pris au jeu. Le problème, c’est que j’ai un emploi du temps extrêmement chargé toute l’année avec les compétitions en windsurf et que je ne pouvais pas jusqu’à présent pratiquer le SUP quand je le souhaitais. Après mûre réflexion et en accord avec mes partenaires principaux, NeilPryde, JP Australia et Quiksilver, j’ai décidé de faire le grand saut !

SUPJ : Que cela signifie t’-il de faire le grand saut ?
A2 : J’arrête la compétition en windsurf tout simplement ! J’ai 37 ans aujourd’hui, une longue carrière derrière moi et je crois qu’il est important de partir au moment où l’on est au sommet plutôt que sur la pente descendante. Je vois aujourd’hui sur le PWA World Tour (ndlr : la coupe du monde de windsurf) des riders comme Björn Dunkerbeck qui ont plus de 40 ans et qui ont de plus en plus de mal à se maintenir au plus haut niveau. Je ne veux pas laisser cette impression de moi. Le SUP est une bonne manière de rebondir, de passer à autre chose sans renier mes origines pour autant… Je viens du monde de la régate et ce dernier titre en Argentine de Formula Windsurfing a beaucoup de sens pour moi, c’est un peu comme boucler la boucle, finir sur un titre mondial dans le domaine dans lequel j’ai commencé étant plus jeune.

SUPJ : C’est une décision qui a été difficile à prendre ?
A2 : Oui et non… Oui car c’est une grande page qui se tourne dans une vie et que c’est difficile de passer à autre chose et non car mes partenaires se sont montrés très compréhensifs. Je reste en effet ambassadeur chez NeilPryde et JP Australia en continuant à faire du développement pour eux et à participer à quelques épreuves de windsurf pour le prestige. Et en même temps, ils vont aussi m’aider à aller plus loin dans mes nouveaux projets !

SUPJ : Et quels sont ces nouveaux projets justement ?
A2 : Depuis mon plus jeune âge, je fais de la compétition et même en SUP, je ne me vois pas faire vraiment autrement ! Je vais donc participer aux épreuves du Stand Up World Tour en surf mais aussi aux épreuves de race qui se développent un peu partout dans le monde comme la Battle of the Paddle en Californie ou la Jever SUP World Cup à Munich en Allemagne. L’information n’est pas encore officielle mais je dois normalement obtenir une des quatre wildcards (ndlr : invitations) pour la seconde épreuve du Stand Up World Tour à Anglet sur 8 au 16 mai prochains. Les récentes performances de Kai Lenny ou de Kauli Seadi m’ont conforté dans mon choix, un passif de windsurfer de haut niveau peut vraiment apporter un plus dans ces deux disciplines du SUP. Il y a l’effort physique mais aussi la tactique, la gestion d’une course et je pense ne pas être largué dans ce domaine avec tous mes titres mondiaux !

SUPJ : C’est une vie complète qui change soudainement… ?
A2 : Tout à fait mais c’est aussi un nouveau challenge et cela me permet de faire des choses nouvelles comme créer ma propre ligne, ce qui me tenait à cœur depuis longtemps. NeilPryde et JP Australia me soutiennent en effet dans le lancement d’A2 Boards Edition qui sera ma ligne de planches de SUP au sein de JP Australia, des planches avec lesquelles bien sûr je naviguerai et courrai tout au long de la saison. JP Australia a de grosses ambitions en SUP et prépare de belles choses pour les mois à venir. C’est désormais un processus dans lequel je suis totalement impliqué, plus seulement en tant que coureur mais aussi comme patron de ma marque dans la marque. Et c’est aussi une manière pour moi de préparer l’avenir le jour où je prendrais ma vraie retraite !!!