Jimmy Lewis, l’interview

24/09/2010

En 2010, le shaper hawaiien Jimmy Lewis fête ses 40 ans de shape, autant dire une vie toute entière où sa signature s’est illustrée aussi bien en windsurf qu’en kitesurf, en surf et depuis quelques années également en SUP. Par passion des belles courbes, Jimmy Lewis a toujours travaillé à l’intuitif, au feeling, préférant les lignes harmonieuses aux mesures millimétrées. Longtemps shaper pour les plus autres, il a créé il y a quelques années sa propre marque sous son nom et pour SUPJournal.com, il nous révèle sa vision du sport mais aussi sa recette pour une bonne planche de SUP !

SUPJournal.com : Quand et comment as-tu commencé à shaper des planches de SUP ?
Jimmy Lewis : J’ai commencé à shaper des planches il y 6 ou 7 ans environ… Cela s’est passé je pense un peu comme pour les autres shapers, quand le SUP a commencé à devenir populaire, j’ai eu de la demande et j’ai donc commencé à en faire quelques unes et comme elles semblaient plaire, la demande s’est intensifiée de semaine en semaine…

SUPJ : Quelles sont les différences fondamentales entre une planche de SUP et toutes les autres planches que tu as pu faire dans le passé en surf, en windsurf ou en kitesurf ?
JL : Que ce soit pour une planche de race, de surf ou encore un modèle allround, je regarde l’ensemble des courbes, du rocker à l’outline en passant par le pont, la carène ainsi que les rails et j’examine si tout fonctionne. Quel que soit le type de planche, presque quel que soit le sport aussi, c’est ce à quoi je m’attache. Il faut que toutes les courbes soient harmonieuses et marchent entre elles. Je ne suis pas un obsédé des mesures. "Ta planche ne marche pas car tu as 10 cm de rocker, si tu avais 12 cm elle marcherait", tout ça pour moi c’est du charabia de designers qui ne savent rien. Une bonne planche, un bon shape, c’est la qualité et la distribution de l’ensemble des courbes et des lignes et pas vraiment telle mesure ici et telle mesure là…

SUPJ : De part ton historique, tu as connu le développement de nombreux sports comme le windsurf ou le kitesurf, que penses-tu l’engouement actuel autour du SUP ?
JL : Le sport va très vite et c’est très intéressant ! La pratique prend aujourd’hui différentes facettes, la balade sur les plans d’eau plats, la pratique dans les vagues et la race que ce soit sur le plat comme en plein océan. Pour ce qui me concerne ici à Hawaii, c’est incontestablement la pratique de la race qui aujourd’hui a le plus d’essor.

SUPJ : Selon toi, quelle est la définition d’une bonne planche de SUP ?
JL : C’est une planche Jimmy Lewis bien sûr !!! Plus sérieusement, Les planches de SUP sont plus grosses qu’une planche classique de surf ou de windsurf. En général elles sont plus larges et plus épaisses que des surfs. Quand je shape une planche de SUP, j’essaie d’avoir toutes les dimensions parfaitement proportionnées, même si la planche est globalement plus grosse, le nez comme l’arrière vont dans le même sens. Pour moi, la définition d’une planche de SUP, c’est une planche qui garde l’esprit et le feeling d’une petite planche mais en juste plus grosse.

SUPJ : L’Albatros est un modèle qui se distingue dans la collection Jimmy Lewis, une race qui semble assagie en terme de shape, peux-tu nous en parler ?
JL : Oui c’est une planche que j’aime beaucoup dans l’esprit car c’est un modèle polyvalent de longue distance et de downwind mais qui reste très accessible. Ce n’est certainement pas la meilleure planche de SUP sur le plat, elle n’est pas typée et spécialisée comme un modèle de race mais elle est parfaite pour attraper de petites vagues et s’amuser à surfer comme pour glisser dans la houle. Sa carène reste plate à la différence des modèles plus spécifiques dont la carène est plus ronde.

Photos : Batel Shimi/Batelshimi.com