L’oeil de Thierry Pénichon
Nous vous en parlions la semaine dernière, à la force des bras et de son mental, Thierry Pénichon a finalement réussi son pari, rallier entre elles les étapes de ZE JP Tour dans le sud de la France, entre l’étang de Berre et Marseille, soit au total 150 kilomètres parcourus en quelques 50 heures. Avec lui, retour sur cet exploit unique, juste pour le fun !
"Tout d’abord, le jouet, il s’agissait d’un prototype Mistral M2 16’0’’ gonflable avec cockpit pour pouvoir stocker le matos et des nombreuses fixations pour amarrer l'ensemble sérieusement.Côté accessoires, j’avais en ma possession 3 pagaies (une race, une vague et une courte au cas où), un leash, des feux avants et arrières, une lumière centrale à énergie solaire, un GPS, un tracker GPS, des caméras étanches, un téléphone portable étanche, un mouillage de 2 kg, un gilet de sauvetage homologué, une trousse de secours, un chapeau et de la crème solaire ainsi que 10 litres d'eau, 30 barres de céréales et des repas divers sans oublier les ravitaillements en vol ! Mieux que Pékin Express, je suis partit avec 1€ pour 3 jours, que je n'ai pas utilisé. Pas de pollution, pas de poubelles à la mer, savon écolo pour eau de mer, c’étaient des vacances propres !
Départ de Martigues à 10h pour un tour de l'étang, déjà parce que c'est super joli, très agréable et que je le connais par cœur, mais aussi parce que j'en suis un fervent défenseur, j'avais pris avec moi le tee shirt "Sauvegarde de l'étang"). Je suis parti plus tard que l'année dernière pour pouvoir passer la première nuit sur l'étang dans un endroit sécurisé et éviter un incident.La première journée est super agréable, les paysages magnifiques avec des collines qui tombent dans l'eau sur des petites plages, Champigny les Merveilles et ses palmiers, la côte sauvage... Puis la nuit et le vent tombent et là ça devient magique. Il faut alors longer la plage du Jaï sur un miroir avec juste un peu de musique dans les oreilles en direction des rochers des 3 frères pour mouiller le SUP à 1h52 entre les cailloux afin d'éviter de se faire enlever par un bateau en plein sommeil.
Au petit matin, direction Martigues pour boucler le tour de l'étang, passer par le canal de Caronte et rejoindre Port de Bouc. Là, la liaison est faite, nous sommes en mer !
A partir de Carro, les paysages sont magiques, les copains et autres SUPers m'accompagnent sur des portions plus ou moins longues en fonction de leurs emplois du temps respectifs pour passer de calanques en cailloux et de plages en petits ports.
Je pensais dormir dans une calanque aux abords de Marseille, mais un peu frustré, je pensais que ce serait plus long pour rejoindre la grande ville, je décide au dernier moment de filer sur l’île du Frioul pour me réfugier dans une petite calanque magnifique juste avant la tombée de la nuit.
Réveil magique ! Le cri des mouettes a remplacé le chant des cigales de l'étang, et je suis seul sur le SUP dans mon duvet avec un rayon de soleil qui me lèche le visage. Petit déjeuné, rangement, super important, sinon c'est vite le bazar sur 2m², et c'est reparti. Rencontre avec un vieux gréement sur Le Frioul, puis le château d'If et direction les Goudes avec un vent de face de 15 nœuds par moment, c'est long, mais c'est bon !
En rentrant des Goudes, en direction de la Sosh Freestyle Cup, je me pose la question "je rentre sur Martigues ?", mais le vent de Sud soutenu sur Marseille et les prévisions de Mistral le vendredi m'en dissuadents, pas la peine de gâcher ces 3 journées ! Arrivée sur Marseille après 50 heures sans descendre du SUP avec un sentiment bizarre de "trop peu" mais de pur bonheur. 3 jours, seul dans sa tête, ça fait du bien !
Une autre impression étrange, c'est quand j'ai vu que le SUP sur lequel je venais de passer 3 jours, une fois démonté et dégonflé rentrait dans le coffre d'une petite voiture. Merci à Anders Bringdal pour ce proto parfaitement adapté à cette pratique !
Merci à mes tous les potes qui m'ont suivi physiquement sur l'eau, près de 30 riders en tout, pour faire la route ou à terre pour le ravitaillement en eau fraîche ou en pastèque. Merci à tous ceux qui ont suivi le raid sur Spot Système, un système au début embarqué pour rassurer mes proches, mais finalement regardé par plein de gens un peu partout en France, j'hallucine ! J'ai reçu près de 50 textos sur 3 jours et des coups de fil en pleine nuit : "Tu viens de passer ici, tout va bien ? Besoin de rien ?".
Merci à mes filles, mes parents, mes proches, ma copine, Hot Mer, Hot School, mes potes, tout le monde a suivi cette petite balade sur Internet qui est passée par toutes les étapes de "Ze JP Tour", ne pouvant y participer, j'ai voulu faire toutes les étapes d'un coup !
Juste un rappel qui me semble important. Un SUP standard est un engin de plage, on ne peut pas dépasser la bande des 300 mètres du bord ni naviguer la nuit, ni dans les canaux et, dans tous les cas, le leash est obligatoire. Il faut surveiller la météo, s'informer sur la législation pour ne pas faire n'importe quoi et naviguer et toute sécurité. Pour s'éloigner plus, il faut un engin adapté de plus de 4m avec un équipement spécifique et être bien préparé. Avec un SUP classique, je préconise des randonnées le long de l'étang en particulier de Martigues à Berre ou l'on peut positionner des voitures sur tout le parcours, l'endroit est parfait pour ça !"
Source : Thierry Pénichon
Photos : Thierry Pénichon
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