Mickey Eskimo, l’interview

11/03/2011

Grande figure du windsurf dans les années 80 grâce à une créativité et une originalité qui lui ont valu plus de couvertures de magazines dans sa carrière qu’un certain Robby Naish, Mickey Eskimo coule aujourd’hui des jours heureux sur l’île de Maui entre son art, la pratique du SUP et la réalisation d’une nouvelle production vidéo, SUPconscious. Pour SUPJournal.com, il revient sur cette nouvelle passion qui fait désormais partie de sa vie et de son art…

 

SUPJournal.com : Quand et comment as-tu découvert le SUP ?
Mickey Eskimo : Cela remonte à 2004 ou 2005… Je surfais régulièrement à Hookipa et un jour j’ai vu Laird Hamilton débarquer et commencer à remonter au line up en train de ramer debout sur sa planche. Ça m’a tout de suite interpellé. Nous avons échangé quelques mots sur l’eau au sujet de cette nouvelle manière de surfer et je crois bien que dès le lendemain, j’ai commandé chez un atelier local Timpone un surf tandem en 12 pieds. Tout de suite, j’ai vu l’avantage dans le SUP de pouvoir se tenir éloigné des foules, de voir les choses de plus haut, d’anticiper ainsi plus tôt les vagues et donc d’en profiter encore plus. Et puis c’était aussi totalement nouveau et donc ça m’inspirait cette manière de marcher sur l’eau véritablement. Il y a par la suite le côté fitness et entraînement qui m’a aussi beaucoup séduit. Au fil du temps, j’ai remarqué que je restais en forme pour pratiquer les autres sports dont j’ai l’habitude comme du windsurf, du kitesurf ou du surf. Mais pour moi ce qui est crucial, c’est que l’on est déjà debout et ça élimine le moment le plus difficile en surf, le take off. Je n’ai découvert ma première vague qu’à l’âge de 16 ans. J’étais à l’époque à fond dans le windsurf et je me suis mis au surf sur le tard. Et, à moins de débuter très jeune, le take off reste le plus technique et le plus tard on débute, le plus difficile cela est.

 

SUPJ : Tu continues de pratiquer beaucoup de sports de glisse, qu’est-ce qui t’a attirée véritablement dans la pratique du SUP ?
ME : Il y a bien sûr tout ce que j’ai décrit avant et puis j’aime aussi cette sensation de liberté d’aller là où je veux quand je le veux tout en étant sur l’eau. J’aime aussi cette dimension d’être en dehors de la foule et de surfer des vagues au large par exemple où il n’y a personne. J’aime aussi être dans un grand espace autour de moi, seul au large, que ce soit en surf ou en faisant un downwind.

 

SUPJ : Peux-tu nous parler de ce film de SUP SUPconscious dont une bande annoncé tournait sur le web l’automne dernier ?
ME : Robby Seeger, un waterman et ami de longue date, et moi avons décidé de sortir ce trailer comme ça, pour voir les réactions. Notre plan est toujours de récolter des fonds, des budgets pour réaliser un film complet. Nous voulions montrer avant tout ce dont nous étions capables comme de rider et de filmer à la fois.

 

SUPJ : Cette bande annonce est très spectaculaire, te montrant en action en train de faire des aerials, peux-tu nous parler de cette pratique très aérienne du SUP ?
ME : Pour être honnête, faire des sauts comme on les voit dans la bande annonce est tout simplement impossible avec la seule puissance d’une vague et d’une rame. 80% des sauts ont été réalisés en étant au préalable tracté par un jet ski, comme le font parfois les surfers. Avec une pagaie en plus dans les mains et un flotteur avec un volume conséquent, c’était encore moins commode qu’une session de tow-in classique mais c’était surtout pour montrer quelque chose de spectaculaire avant tout, sans que cela ne soit une réalité de pratique.

 

SUPJ : Tu as été aussi un des premiers à faire du SUP à Venise en Italie mais aussi à New York ou encore sur la Seine à Paris, qu’est-ce qui t’a incité à faire du SUP dans ces lieux insolites ?
ME : Depuis toujours, j’essaie d’être un visionnaire et un explorateur à la fois comme je l’ai été dans les années 80 en windsurf. J’adore être créatif et utiliser les différents sports que je pratique que une véritable performance artistiques mêlant à la fois style et mode. En 1979 en Autriche, je portais des boardshorts Quiksilver quand tout le monde avait encore des maillots Speedoo. J’ai été un des premiers à faire du SUP à Uluwatu à Bali en 2006, également un des premiers à ramer du côté de la Statue de la Liberté à New York en 2007, j’étais aussi à Paris et Venise en 2008 mais je n’en ai parlé que deux ans plus tard. Lorsque je fais quelque chose comme ça, je me sens une profonde obligation artistique et culturelle à la fois afin de capturer l’instant et l’essence même de l’endroit où je suis sans pour autant avoir comme certains toute la batterie marketing et sponsors qui va avec !

 

Photos : Peter Augustin - Erik Aeder

tags: interview Mickey Eskimo

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