Peyo Lizarazu, l’interview

17/06/2011

"Seulement" 9ème lors de l’étape française de La Torche en Bretagne, le basque Peyo Lizarazu se relance complètement dans la course au titre après sa victoire sur le Sapinus Pro à Tahiti début juin lors de la 3ème étape du Stand Up World Tour. Pour SUPJournal.com, il revient sur ce brillant succès tricolore et sur son futur sur le circuit mondial avec un doute toujours présent quant à sa participation aux prochaines épreuves…

 

SUPJournal.com : Dans quel état d’esprit es-tu arrivé à Sapinus à Tahiti alors que tu avais terminé 9ème à La Torche ?
Peyo Lizarazu : C’était un peu quitte ou double pour moi. Je voulais depuis longtemps bien faire, montrer que je pouvais aller en finale et l’emporter et j’étais encore plus motivé après ce résultat à La Torche où j’étais un peu déçu. Je n’ai pas vraiment eu le temps de me préparer comme je l’aurai souhaité pour Sapinus mais je savais que j’avais de bonnes chances. La météo était favorable par rapport aux conditions que j’aime et ça a marché !

 

SUPJ : Cette épreuve justement, comment s’est-elle déroulée pour toi ?
PL : Je suis monté je pense progressivement en puissance, c’est un spot que j’aime beaucoup. J’avais plaisir à aller surfer très tôt tous les matins afin de prendre la température et au moment de la compétition, je prenais les séries comme elles venaient. Dans ces cas-là, il ne vaut mieux pas se prendre trop la tête car il y a du bon niveau sur l’eau, dans chaque série on peut gagner comme on peut perdre. A chaque fois, j’ai réussi à bien gérer mon truc et s’il y a quelques chose dont je suis fier, c’est d’avoir disputé l’épreuve de manière intelligente. Autant l’année dernière, je m’étais pris à mon propre jeu en voulant faire un tube aussi beau que celui que j’avais réalisé au premier tour, cette fois j’ai vraiment pris le temps de poser mon surf…

 

SUPJ : Cette finale justement, tu peux nous en parler ? Kai Lenny que nous avons croisé à Hawaii nous disait que les conditions se sont détériorées au fil des minutes et qu’il a eu du mal parfois à prendre des vagues…
PL : Kai Lenny me fait sourire parce que quand il gagne, c’est qu’il est bon et quand il perd, c’est parce qu’il n’a pas de vagues… Je pourrai dire la même chose de mon côté ! L’an dernier à Sunset Beach, il a eu un bon timing et il l’a emporté sur la dernière vague… Au Brésil quelques mois plus tard, pendant sa demi-finale où il est dominé il attrape une bombe dans la dernière minute. A Sapinus au premier tour, il a eu une bombe et sans doute après il n’en a plus eu. On peut appeler ça de la malchance mais c’est aussi ça la compétition. Ce que j’ai remarqué pendant la finale, nous les gauchers (ndlr : goofy foot) nous étions un peu plus à l’intérieur au take off que lui qui est regular et qui partait d’un peu plus loin.

 

SUPJ : Cette victoire te replace en seconde position au classement annuel provisoire du Stand Up World Tour avant le Brésil en septembre prochain. Ce circuit mondial ne reste pourtant pas ta priorité personnelle et professionnelle…
PL : En effet mais je vais discuter dans les prochaines semaines avec différentes personnes afin de voir ce que je vais faire dans le futur… Le fait d’avoir gagné peut motiver à continuer comme à arrêter. Je dois y réfléchir. J’ai toujours beaucoup de plaisir à faire ces déplacements, j’ai pu découvrir le Brésil pour la première fois l’an dernier mais je dois voir désormais si je peux faire toutes ces compétitions dans de bonnes conditions, c’est-à-dire pouvoir s’entrainer correctement, avoir de bonnes planches et mettre toutes les chances de mon côté pour pouvoir gagner. Mais si c’est trop compliqué, je n’aurai aucun problème à dire merci et au revoir. Si j’avais remporté le titre dès l’an dernier, je pense que j’aurai arrêté… Depuis j’ai fait une nouvelle finale à Sunset Beach, je l’emporte à Sapinus et c’est facile à dire maintenant mais je préfère ce parcours aujourd’hui que d’avoir pu remporter le titre l’an dernier… Comme j’aime à le dire, ma carrière en surf a commencé à 12 ans, elle s’est arrêtée à 14 et la compétition n’est pas une fin en soi pour moi.

 

SUPJ : Est-ce indiscret de te demander ce qui te fera basculer d’un côté ou de l’autre dans les prochaines semaines ?
PL : Mon shaper, Philippe Barland qui a beaucoup de travail en ce moment, nous n’avons pas vraiment eu le temps de bosser sur les planches ces derniers temps, notamment sur de petites planches… Il y aussi mon travail, j’ai pas mal de boulot en ce moment et ça je ne crois pas que ça ne changera pas ! C’est un équilibre à trouver et qui me fera décider au final ou pas de continuer.

 

Photos : Tim-mckenna.com/Waterman League

tags: interview Peyo Lizarazu

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