Rémi Quique, l’interview
Vainqueur des trials l’an dernier lors de la toute première étape en France du Stand Up World Tour, 4ème des championnats de France à Biarritz l’automne dernier, vainqueur de l’épreuve de SUP sur le Dakhla Festival au Maroc en février et auteur d’un beau parcours sur le Naish La Torche Pro 2011 presented by O’Neill, le français Rémi Quique s’est taillée une sérieuse réputation en compétition en quelques 2 années de temps lui qui revendique pourtant son statut de free SUPer avant tout. Rencontre avec ce passionné de 29 ans qui vit au Brésil depuis 10 ans maintenant et qui vient d’intégrer tout récemment le team de la nouvelle marque F-One SUP…
SUPJournal.com : Quand et comment as-tu découvert la pratique du SUP ?
Rémi Quique : J’ai commencé le SUP il y a 3 ans… J’avais vu sur Internet un peu des infos et ça m’a tout de suite branché. Mais je vis au nord du Brésil et ce n’est pas très développé en surf et encore moins en SUP. C’est quand je suis rentré en France que je me suis acheté une planche, une Gong Electric 9’11’’ et j’ai tout de suite accroché pour le côté surf sur de petites vagues, la promenade et avoir des sensations très vite avec des virages très couchés comme j’en faisais en shortboard mais quand il me fallait 2 mètres de vagues. Quand on est un shortboarder, cela entraîne aussi beaucoup de frustration de ne pas toujours avoir de super conditions et le SUP est un support pour ça !
SUPJ : Et tu t’es ensuite piqué au jeu des compétitions ?
RQ : J’ai fait beaucoup de compétition en shortboard en France il y a une dizaine d’années mais en fait ça n’a jamais été vraiment mon truc, cela me permettait d’avoir du matériel, des fringues et de triper tout en prolongeant la passion. Et puis il y a deux ans, Greg Closier, que je connaissais du shortboard avant, a organisé la North Point Stand Up Paddle Classic et j’y me suis décidé à y aller. Comme j’en faisais tout seul dans mon coin, je me suis dit que ça me permettrait de voir mon niveau et de progresser également. J’y ai passé un très bon moment, l’ambiance était vraiment top et ça m’a incité à continuer. Pareil ensuite sur les trials à Anglet pour le Stand Up World Tour où je fais un bon résultat mais avec une épreuve où j’ai retrouvé aussi une super ambiance que je n’avais jamais connu en shortboard avant. Au Brésil ensuite, j’ai participé à l’épreuve à Ibiraquera et tous les riders mangeaient ensemble tous les soirs, je me retrouvais avec des Arsène Arehoe, Buzzy Kerbox et je me demandais : "Qu’est-ce que je fais là ?". C’est donc l’ambiance qui me plait avant tout, je suis plutôt free surf, c’est dans cette direction que je veux me diriger en faisant des photos, des vidéos et des trips.
SUPJ : En vivant au Brésil, tu vis donc le développement du sport en direct, comment le sport évolue-t’-il sur place ?
RQ : En fait c’est très inégal car le Brésil ce sont 8000 kilomètres de côtes et selon si on vit au nord ou au sud du pays, c’est totalement différent. Dans le sud qui est plus riche, le sport évolue très vite, il y a plus d’argent et des surfers entre 30 et 40 ans qui s’y mettent à la différence de chez moi dans le nord-est. Pour situer, de la frontière argentine à Salvador de Bahia, le SUP est en plein essor à Rio de Janeiro notamment. Ensuite, c’est plus éparpillé sur tout le reste de la côte avec un SUPer ou deux par endroits seulement. Avec ses 8000 kilomètres de côtes, c’est vraiment super car nous n’avons pas de problèmes de surpopulation…
SUPJ : Tu officialises ici à La Torche ton nouveau partenariat avec F-One SUP, la marque de Raphaël Salles, comment s’est faite la rencontre avec ce nouveau partenaire ?
RQ : J’étais au Dakhla Festival en février dernier et j’ai rencontré le kitesurfer Alexandre Caizergues que j’avais rencontré 4 ans auparavant chez moi au Brésil où il était venu, nous avions fait du kitesurf ensemble… En rentrant, il en a parlé à Raphaël Salles qui m’a contacté car il formait à l’époque un team pour son lancement dans la discipline et qui cherchait un gars comme moi. Très vite, il a vu que j’étais intéressé par le développement des planches et il m’a proposé de travailler sur deux modèles une 7’7’’ et une 8’4’’, des planches qui sortiront plus tard pour la performance en surf. J’ai rencontré quelqu’un de très motivé avec une bonne démarche à long terme et qui m’a donné aussi carte blanche pour les planches. Je fais du kitesurf depuis les tous débuts et j’ai vu l’évolution de cette marque depuis plus de 10 ans, si elle fait la moitié de ce qu’elle a fait déjà en kitesurf, ça va donner un grand coup de pied !
SUPJ : Pour revenir à la compétition, que penses-tu du niveau général des meilleurs SUPers mondiaux que tu côtoies régulièrement sur le Stand Up World Tour ?
RQ : Ce qui m’a le plus marqué à La Torche en particulier, c’est le niveau des jeunes en finale sur le Na Kama Kai Youth Challenge au moins équivalente à celle des seniors en catégorie Open. Ils ont une maîtrise impressionnante pour leur âge, les bases du changement de pagaie, demain ils prennent 5 ou 6 kilos et ils nous mettent tous par terre ! Ils leur manque de la puissance mais le reste ils ont déjà tout. Celui qui m’a le plus impressionné, c’est vraiment Antoine Delpero qui est passé pendant l’hiver de planches avec des nez ronds à des nez plus pointus et il envoie grave avec beaucoup de style. Pour moi c’est lui qui va gagner ! Globalement, tout le monde a pris du niveau mais ce n’est rien par rapport aux jeunes qui vont faire très mal d’ici quelques temps !
Photos : Jean Souville - Ronangladu.com - F-One - Philou/SUPJournal.com
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