Rico Leroy, l’interview

17/09/2010

Amateur de tous "les jouets" qui permettent d’aller sur l’eau, le français Rico Leroy s’est taillé une solide réputation de waterman en pratiquant tout à la fois le tandem, la pirogue hawaiienne, le longboard ou encore plus récemment le SUP… Dans les airs, dans le cadre de ses nombreux voyages tout au long de l’année, ou dans l’eau pour assouvir ses nombreuses passions, Rico Leroy fait parti de la toute première génération de SUPers en France et il nous parle de sa vision du sport aujourd’hui…

 

SUPJournal.com : Quand et comment as-tu découvert la pratique du SUP ?
Rico Leroy : J'ai découvert cette pratique grâce à Brian Keaulana qui avait commencé à mettre cette discipline au programme du fameux Bufallo Contest il y a déjà presque 10 ans. Au début, quand je regardais les SUPers, ça ne m'a pas trop attiré puis j'ai essayé et cela m'a bien plus sans vraiment m'éblouir. Ce qui m'a vraiment intéressé au début, c'est la partie développement des nouvelles planches. Au commencement, nous en faisions avec nos tandems en 12'6’’ et maintenant je surf sur une Gerry Lopez 8'10’’ carbone qui pèse 6 kilos donc l'évolution a été vraiment une partie plaisante. Ensuite, je pense que c'est le fait de faire autre chose qui m'attiré. Quand j'ai déboulé à Ulluwatu il y a 3 ans avec mon SUP, les gars ont halluciné. Maintenant les gens savent ce que c'est et nous n'avons pas toujours une très bonne côte sur les spots car nous faisons malheureusement les frais de quelques uns qui ne respectent pas vraiment les autres au pic. C'est décevant surtout que ces gens-là sont souvent aussi cons sur un shortboard ou un longboard mais qu'en SUP cela se voit plus.

 

SUPJ : Tu pratiques de nombreux autres sports comme le surf tandem, le longboard, la pirogue hawaiienne OC4, qu'est-ce que tu as trouvé dans le SUP que tu n'avais pas dans ces autres sports ?
RL : Mon gabarit et ma connaissance des grandes planches m'ont permis d'avoir un bon niveau très rapidement et je pense que ça a été assez déterminant. Le fait de pouvoir gérer une grande planche dans toutes les conditions possibles me plait bien. Quand on a shooté Pipeline, Sunset, Ulluwatu ou encore Waimea en tandem, le SUP est un jeu d'enfant. J'aime le côté ludique de ce sport, on prend du plaisir même en remontant au pic, la vision est complètement différente. Allongé, on n’y voit rien donc on partage moins.

 

SUPJ : Entre pratique du SUP en surf ou épreuve de race/longue distance, vers laquelle des deux disciplines ton cœur balance-t’il et pourquoi ?
RL : Au début, j'étais concentré uniquement sur les vagues, les planches étaient plus grandes et aucun bon longboarder n’était encore vraiment pratiquant. J'avais ma place dans le top 3 français voire même le top 10 mondial avec une demi-finale notamment lors de la Noosa devant Keaulana, Uemura, Viera et juste derrière Bonga Perkins. Depuis que les longboarders voire les shortboarders s'y sont mis et que les planches ont rétrécit, mon niveau de surf ne me permet pas de rester compétitif au plus haut niveau. Je surf depuis trop peu pour rivaliser avec les très bons qui sont nés dedans. Je resterai donc un bon free SUPer et cela ne me dérange pas. J'ai encore beaucoup à faire en tandem et cela me prend énormément de temps donc ce n’est pas un souci. Pour ce qui est de la race, je m'y suis mis un peu par obligation. Je n'étais pas mauvais en OC1, la pirogue hawaiienne monoplace et j'avais essayé le SUP en race la première fois à Hawaii avec Rob Machado et Brian Keaulana. Je n’avais pas vraiment accroché tant la pirogue monoplace est beaucoup plus fun à pratiquer surtout en downwind. Et puis j'ai fais quelques courses en SUP que j'ai gagné. Je fabrique avec ma société WOO des OC1 et OC4, le marché de la race a explosé et nous ne pouvions pas passé à côté du marché. Nous avons collaboré avec Dale Chapman, le shaper australien de Travis Grant et nous avons sorti 3 planches de SUP race en 12'6’’, 14'0’’ et 17'0’’. J'étais le rider du team OC1 le mieux placé pour représenter notre marque et je me suis donc tournée vers la race en SUP. Je gagne le championnat d'Europe sur notre WOO 14' by DC. J'ai ensuite eu pas mal de pépins physiques et je n'ai pas pu jouer cette saison avec les copains comme Eric Terrien et Alex Grégoire mais je repars 3 mois cet hiver à Hawaii pour commencer une préparation en vue des compétitions estivales de 2011.

 

SUPJ : Tu as une certaine expérience des différents supports glisse, comment vois-tu l'évolution du SUP dans le futur ?
RL : C'est assez difficile à dire et tout reste à faire même si en terme de compétitions, la France est en avance sur le reste du monde. Il faudra bien sûr avant tout réglementer cette pratique au niveau de l’encadrement. Nous avons déjà 3 ans de fonctionnement avec la Fédération Française de Surf et cela compte beaucoup pour le Ministère des Sports. Pour ce qui est de l'enthousiasme autour du SUP, je pense que ce n'est que le début tant cette pratique est ludique. Je ne connais personne qui n’ait pas essayé sans avoir eu un déclic. En revanche, il faut absolument qu'il y ait beaucoup plus de respect des SUPers vis-à-vis des autres surfers…

 

SUPJ : Tu t'occupes également de la commission SUP au sein de la Fédération Française de Surf, comment la pratique va t'elle évoluer selon toi avec désormais un appui fédéral officiel ?
RL : En fait, cela fait déjà 3 ans que la Fédération Française de Surf soutient cette pratique. La première année nous lancions 5 étapes de Coupe de France, puis renouvelions cette tournée et y rajoutions même un premier titre de champion de France. Et il y a aussi maintenant une fédération européenne avec EuroSUPA. Il nous faut absolument réglementer désormais la discipline de la race au sein de la fédé et pourquoi pas lancer une tournée Coupe de France avec un titre "Race" dès 2011. Ensuite, nous sommes en train de mettre en place le module SUP pour les Brevets d’Etat afin que l'apprentissage soit un peu plus professionnel pour ceux qui ne savent pas vraiment comment cet engin marche.

 

Photos : Philippe Mahé - Djé Surf Photos

tags: interview Rico Leroy

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