L’oeil d’Olivia Piana

30/10/2012

3ème des Stand Up World Series Finals à Turtle Bay sur l’île d’Oahu à Hawaii courant octobre, la française Olivia Piana monte finalement sur la 2ème marche du podium des Stand Up World Series millésimées 2012… Avec elle, retour sur cette belle performance et sur cette dernière épreuve riche en émotion jusqu’au dernier moment !

 

"Suite à la Battle of the Paddle en Californie, l’idée m’était venue de séjourner sur l’île de Maui, à Hawaii, afin d’optimiser mon entraînement et d’étancher ma soif de vagues. Nous sommes arrivées, mon amie Lys et moi, début octobre accompagnées du premier swell d’automne. Difficile de faire de la race dans ce contexte, où la beauté et la qualité des spots de vagues diffusent les ondes d’un engouement auquel on ne peut résister. Il m’a fallu oublier les appuis de mon 6’6’’ lors des retrouvailles avec ma 12’6’’ Falcon Fanatic en cette finale des Stand Up World Series. Je tombe deux fois au départ de la longue distance avant de reprendre les reines de mon nouveau cheval de course à peine débourré. Le top 3 filles avait déjà pris une bonne avance. Il me fallait être tactique pour revenir dans la course. Le parcours était un downwind de 18 kilomètres longeant les spots mythiques du north shore d’Oahu. J’avais le temps de revenir tout en savourant ce pur bonheur. Le vent offshore qui s’était bien installé rajoutait de la technicité au parcours en nous déroutant vers le large. La majorité des participants se sont rabattus vers la côte, cherchant abri, abandonnant les bumps du large, tout en se rallongeant la route. J’ai mis le cap sur la tête de course qui avait tracé droit et suis restée dans ce fabuleux terrain de jeu, parmi les tortues et les poissons volants. J’ai pris des accélérations terribles en me concentrant sur le plan d’eau tout en découvrant les secrets de ma toute nouvelle fusée. Au trois quarts du parcours, j’arrive au niveau de Haley Harrison, jeune hawaiienne prometteuse, top 10 de la BOP cette année. La bataille dura un bon moment. En fin de parcours, Haley s’échappe me laissant la quatrième place.
Le lendemain, changement de décor avec le sprint dans les vagues. Le swell s’était levé. De gros sets rentraient dans la baie de Turtle Bay. C’était parfois impressionnant de s’imaginer surfer avec une planche de race dans un bon 2 mètres qui cassait sur le reef. Nous avions trois manches à courir. Le classement final serait le cumul des trois résultats du jour plus celui de la manche de la longue distance. Tout pouvait se passer. Sur la première manche, je passe troisième au demi-tour à la bouée, rate une vague, calcule mal mon coup, et … me fais bouffer par la mousse plutôt que de me faire gentiment ramener vers le finish. Le surf est une partie tellement technique et aléatoire. Le peak changeait en fonction de la taille des vagues. L’enjeu était d’être là où il fallait quand il fallait. De plus, il n’était pas possible de longer la vague car le parcours nous demandait de garder le cap vers la ligne d’arrivée. L’idée était de prendre un maximum de vitesse pour tenir tant bien que mal dans la mousse qui  bouillonnait parfois à taille d’homme. Sur la deuxième et troisième manche, je sauve les meubles en terminant 5 et 4. A la fin de la journée, Bruntsch et moi étions à égalité pour la troisième place au classement overall. Il y avait deux solutions, soit conserver l’égalité et partager le prize money, soit retourner à l’eau courir un tie break afin de nous départager. Modestement, j’étais d’accord avec la première option. Après une longue discussion, l’esprit sportif reprit le dessus. Nous retournions sur scène essayant d’offrir le plus beau spectacle à Mr. Robby Naish et autres célébrités qui suivaient de près l’événement. « Dernière manche de la journée, tie break avec l’hawaiienne Rachel Bruntsch et la méditerranéenne Olivia Piana !!! ». Moi qui ne voulais pas (trop) me faire remarquer … Go ! Au coude à coude jusqu’à la bouée du line up, Rachel prend l’avantage au virage. Pas d’inquiétude, il suffit de prendre la bonne vague jusqu’au bout et tout est possible. Quel challenge ! Un set arriva. Je me lance sur de dos d’une belle mémère et croise les doigts pour tenir le coup malgré le  bouillon qui essayait de m’emmener avec lui vers les profondeurs. Rachel s’est jointe à ma vague, ayant raté son wagon. Nous voilà côte à côte sur la même vague à quelques mètres de l’arrivée. Je suivais les conseils d’Eric Terrien en continuant de ramer en fréquence pour gagner un maximum de glisse sur la fin de la vague. Mon nom a résonné dans le micro. Sur la photo du finish, trente centimètres nous séparaient et me donnaient l’avantage. Je décroche la troisième place de l’épreuve. Ce résultat me donne la deuxième place du classement général sur l’année, grâce à ma victoire de l’épreuve de La Torche ! Cette incroyable expérience m’a appris à garder confiance en moi jusqu’au bout, quel que soit le cours des évènements. Rien ne sert de courir, il faut partir à point !"

 

Source : Olivia Piana
Photos : Hank Fotos/Waterman League - Olivia Piana

tags: oeil de Olivia Piana Stand Up World Series

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